Paris sera toujours Paris

place des Vosges

place du Tertre

place de la Concorde

3 . Lis le texte et donne le titre à chaque paragraphe.

Sur  un  toit  des  Champs-Elysées

Après avoir quitté Amiens pour Paris, Roland Dorgelés suit les cours de l’École des Beaux-Arts, devient journaliste et habite Montmartre, où il mène une vie joyeuse en compagnie des artistes de l ’époque. Le roman qui fait sa gloire est « Les croix de bois » (1919), auquel suivent d ’autres ouvrages sur la guerre.

Dorgelès est aussi un brillant chroniqueur de la vie de Montmartre :

« Promenades montmartroises »,  « Au beau temps de la butte ». Dans le passage suivant il est question d ’un quartier parisien.

 

     J’habite entre deux fleuves connus du monde entier, l’un d’eau verte, l’autre d’asphalte noir : la Seine et les Champs-Elysées. De mon huitième étage, je vois leurs rangées1 d’arbres et j ’entends, confondus, le bourdonnement2 des autos et la sirène des remorqueurs. Parfois, le matin, une musique militaire me fait dres­ser la tête : ce sont les troupes qui montent à l’arc de Triomphe pour une cérémo­nie ; ou bien, vers le soir, une rumeur gronde, des chants s’élèvent : des manifes­tants se heurtent à la police. Je suis ainsi le premier averti de toutes les fêtes et de tous les désordres, je prends sans sortir le pouls de Paris.

     Je ne l’ai pourtant pas choisi, ce quartier de luxe où je réside depuis bientôt trente ans. A part de ses arbres et ses larges espaces, il me déplaisait plutôt. Il y a des quartiers qui pensent, comme la Sorbonne, qui peinent, comme Belleville, qui s’agitent, comme la Bourse, qui se débraillent3, comme Montparnasse : celui- là ne se signale que pour sa correction.  On n’y rencontre ni voiture de quatre- saisons4 ni camelots à la sauvette5, tout ce qui fait la gaité de la rue, et les mai­sons méfiantes tiennent leurs portes bien fermées.

     Néanmoins, n’ayant rien trouvé à Montmartre, mon quartier de prédilection, je me suis laissé séduire par un appartement haut perché où le bruit ne m’attein­drait pas,  et surtout par une sorte de pigeonnier ,  à l’étage au-dessus,  dont je comptais faire mon cabinet de travail. La pièce n'était pas grande, mais ouvrait sur une large terrasse où je me voyais déjà arrosant des fleurs et jetant des graines aux oiseaux.  Cela m’a décidé. J’ai loué en somme pour ce qui n’était pas men­tionné sur le bail7 : le silence et le ciel.

D’après R.Dorgelès, Sur un toit des Champs-Elysées

1.     rangée: alignement, ligne

2.      bourdonnement: bruit sourd que font certains insectes en volant

3.      se débrailler: perdre sa décence

4.      voitures de quatre-saisons: voiture de marchand de fruits et légumes

5       . camelots à la sauvette: marchand

6         pigeonnier: petit logement situé au dernier étage

7        bail : contrat de location

 

4 .  Réponds par écrit aux questions.

1. À quelle époque Roland Dorgelès a-t-il vécu ?

2. Quels sont ses ouvrages les plus importants ? De quoi parlent-ils ?

3. D’où ce passage est-il tiré ?

4. Dans quel quartier parisien l’auteur habite-t-il ?

5. On  pourrait  dire  que  l’auteur  habite  un  véritable  observatoire  de  Paris.  A quelle expression recourt-il ?

6. Depuis combien d’années habite-t-il ce quartier ?

7. Est-ce qu’il l’aimait, avant d’y habiter ? Pourquoi ?

8. Qu’est-ce qu’il voit de sa fenêtre ? Quels bruits entend-il ? Et à quels moments de la journée ?

9. L’auteur dit que le quartier de la Sorbonne  «  pense  »,  tandis que Belleville « peine » et que la Bourse « s’agite  »... Que veut-il dire ?

 

5 .  Dis ton opinion à ce sujet. Est-ce que cette description de Paris te semble moderne ?